Dans le processus de développement professionnel et personnel, en général, il est fait, l’apologie de la confiance en soi. En effet, se faire confiance et croire en son potentiel et ses capacités est la résultante de plusieurs facteurs endogènes et exogènes à soi. Quel que soit le facteur, c’est une denrée essentielle pour notre boost personnel qui doit être utilisée et dosée avec mansuétude pour être constamment bénéfique. Si mal utilisée, elle peut être rudement mise à l’épreuve pour faire l’objet de critique acerbe, justifiée ou pas. Avant de partager ma réflexion sur ce sujet dans notre chronique de ce jour, je voudrais citer mon mentor Richard DACKAM-NGATCHOU : « A un certain niveau de connaissance, la modestie est un défaut ». J’en ai fait mienne cette maxime depuis lors.
Fait
1 : La résilience personnelle se nourrit d’espoir et d’optimisme
Major au Lycée Municipal d’Adiaké, je suis admis après le brevet au Lycée Scientifique de Yamoussoukro, lycée d’excellence, comme la
plupart des élèves s’étant distingués sur le territoire ivoirien à cette
époque. Après une bonne classe de seconde C, je suis admis en classe de 1ère C
(Mathématiques, Physique) que j’entame avec beaucoup d’entrain et de fierté.
Les premiers devoirs de mathématiques et de physique s’annoncent avec des notes
catastrophiques. Je termine le trimestre avec la plus basse moyenne de tout mon
parcours scolaire. J’en ressors complètement dévasté avec une confiance en moi
suffisamment altérée que je vais prendre du temps à reconstruire. Mon activisme
dans les mouvements de jeunesse et religieux catholiques de l’époque ont
contribué à me maintenir pour revenir progressivement à flot. Cette étape a été
nécessaire dans ma vie car elle m’a permis de comprendre que, puisque je ne
pouvais pas tomber plus bas, tout ce qui me restait pour la suite était la « remontada ».
Avec le temps et les années qui ont suivi, j’ai fait une bonne progression dans
ce domaine.
Fait
2 : Apprendre à naviguer en eaux troubles, excellent exercice pour booster
sa confiance en soi
Le monde professionnel est fait de haut et de bas. Dans ce cheminement, vous trouverez que votre confiance en vous peut être intimement liée à votre environnement de travail. Je me rappelle d’une étape de ma vie, où je venais d’être père, être confronté à une sorte de remise en cause de mes aptitudes pour occuper un poste. Ayant changé de statut professionnel durant cette période, la responsable des ressources humaines estimait que j’avais bénéficié sans fondement d’une faveur. Nous sommes entrés en opposition au point où j’ai évoqué avec sérieux l’idée de démissionner au responsable du bureau et à mon épouse. La réponse de mon épouse a changé ma perspective. Elle m’a dit, je paraphrase : « Monsieur Elidje, tu n’es plus seul. Tu as une famille envers laquelle tu as une responsabilité. De plus, si chaque fois que tu rencontres une sérieuse difficulté, tu dois démissionner, tu seras constamment au chômage. Donc, ravale ton orgueil, remets-toi au travail et prouve-lui qu’elle a eu tort en remettant en cause tes atouts professionnels ». Ce que je fis avec brio. Il m’est aussi arrivé d’être taxé d’arrogant lorsque dans certaines circonstances je faisais preuve d’une grande confiance en moi en projetant une attitude de donneur de leçon ou d’enseignant dans un auditoire. Cette perception, même si elle peut ne pas être fondée, demeure la vérité de la personne qui le pense. Je raconte ces anecdotes car ici mon assurance et ma foi en mes capacités pouvaient si je n’y prenais garde me faire prendre une décision erronée dans un environnement professionnel peu clément à priori ou projeter une image négative non nécessaire. Par contre, avec un peu de sagesse, notre confiance en nous peut devenir un véritable atout pour changer la donne et imposer notre rythme en vue de vaincre les adversités ou simplement nous faire prendre des décisions erronées par orgueil au cas échéant.
Washington, devant la Maison Blanche
Fait
3 : Votre satisfaction personnelle et professionnelle ne doit pas
« émotionnellement » dépendre des autres
Lorsque j’étais jeune professionnel en République Démocratique du Congo, l’un des Représentants qui a façonné mes premiers pas au sein de l'UNFPA, Sidiki COULIBALY, rappelait constamment devant moi lorsque j’étais félicité pour la qualité de mon travail que je ne les méritais pas puisque j’avais été recruté pour produire un travail de qualité. En réalité, il le faisait exprès et avait raison car il ne voulait pas que je prenne la grosse tête. Il me préparait ainsi sans le vouloir à "l’indépendance affective professionnelle". Plus tard, avec un autre, j’ai appris à devenir « émotionnellement » indépendant des félicitations car il me disait que les félicitations sont un bonus et non la norme. Personnellement, cela a été salutaire. En effet, si vous atteignez ce niveau, et que vous croisez le chemin de quelqu’un qui veut vous briser, et saboter votre confiance en vous, vous aurez les ressources nécessaires pour tenir. Personnellement, ma satisfaction personnelle et professionnelle dépend d’abord de mes standards d’excellence personnels que je me suis fixé et que je veux élevés. Puis, je me pose la question suivante : « ai-je donné le meilleur de moi dans ce travail ?». Si la réponse est oui, alors je peux dormir outre mesure. Au cas échéant, je prends la remarque et je travaille à ce que je sois meilleur qu’auparavant. Je ne dis pas qu’il ne faut pas féliciter ses enfants, ses collègues ou tout autre personne qui le mérite quand cela est nécessaire pour une action qui se distingue. Je dis juste qu’il ne faudrait pas se sentir malheureux lorsque vous n’en recevez pas.
Rencontre à
Kindu, Maniema en 2005 sur les VBG
Leçons à
retenir
1.
Les ivoiriens ont l’habitude de dire, « cabri mort n’a pas peur de couteau ». L’un des chanteurs du rap ivoire Shado Chris, l’illustre bien avec l’une de des
chansons où il dit : « on est assis par terre, on ne peut plus
tomber…on est déjà né ». Cela voudrait dans notre cas dire que face à l’échec où
votre confiance en soi est secouée, bafouée, ou piétinée, le seul choix, c’est
de refaire le parcours inverse afin de la regagner et ainsi reconstituer ce
capital précieux.
2.
« Si on n’a pas confiance en soi, si on n’a pas de respect, de
considération, d’estime pour soi-même, on ne peut pas être un homme, même
ordinaire ». - Yasmina Khadra. Notre confiance en nous ne devrait pas
servir à rabaisser les autres, bien au contraire, elle devrait servir à
renforcer l’autre sur la même voie. Il est donc essentiel d’en faire un pilier
dans votre vie et de la rendre quasi indestructible et résistante à toutes les
épreuves. Il faut également l’inclure dans l’éducation de nos enfants et les
préparer aux environnements de la vie réelle.
3.
Avoir confiance en soi implique le fait de : croire en ses
capacités ; de s’accepter soi-même ; d’être autonome et de prendre
des décisions indépendamment. La confiance en soi contribue, lorsque pondérée
dans notre façon de faire, à la réussite personnelle et professionnelle, à
notre bien-être psychologique et aux relations interpersonnelles équilibrées et
respectueuses. Il est important de noter que la confiance en soi n'est pas
innée, mais se développe tout au long de la vie grâce à des expériences de vie,
des succès et des échecs, l'apprentissage et le soutien de votre entourage
personnel et professionnel.
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