HUMANISME A L’AFRICAINE: Le courant humaniste et le bien des peuples
Ces derniers
temps, j'ai mené des réflexions personnelles sur les
multiples courants qualifiés d'humaniste et leur relation avec le bien-être des
peuples. Ce sont des questionnements qui me sont venu à la suite de
plusieurs lectures. Aussi, ai-je voulu bien comprendre ce qui se cache derrière
ce mot et voir les liens avec la notion du bien, particulièrement, le bien qui répond
aux aspirations d’un peuple. Loin de moi, l’idée de me jouer les philosophes.
Toutefois, il m’est apparu nécessaire de mettre dans cette peau pour quelques
instants.
Humanisme et ses origines
Selon Wikipédia[1] et l’Encyclopédie
Philosophique d’Internet (EPI)[2], le
mouvement humaniste trouve ses origines en Italie durant la Renaissance européenne.
Il se veut un courant qui s’appuyant sur les capacités intellectuelles illimitées
de l’Homme promeut la diffusion de tous les savoirs y compris religieux. Ainsi,
quoiqu’initialement centré sur la réalisation pleine de l’homme à travers la démonstration
de sa capacité à exercer de plein droit ses libertés, la responsabilité de ses
actes, son indépendance, son ouverture et sa curiosité, le concept humaniste va
évoluer. La contenu actuel du concept selon les compréhensions françaises ou
anglo-saxonnes du terme humanisme semble convergé. En effet, le courant
humaniste place l’Homme au centre de ses préoccupations[3][4].
Certains chantres idéalistes de ce mouvement positionnent l’homme au-dessus de
tout. L’Homme est pour eux un être qui a la capacité d’évoluer, de s’affranchir
de tout obstacle susceptible de bloquer la transcendance de son esprit. L’Homme
devient alors capable de se construire indépendamment de toute influence
surnaturelle. Il est aussi capable de transcender le physique pour faire un,
lien avec des vues supérieures et surnaturelles. C’est donc à juste titre que
des collusions ont été possibles entre certains leaders et membres des
mouvements humanistes et des mouvements déistes, ésotériques, agnostiques, ou athées[5][6]. Ces rapprochements
ont été par ailleurs l’objet de critique.
Bref, ce que je
retiens, c’est que le bien-être de l’Homme pour sa pleine réalisation est au
centre ce mouvement. Si je devrais prendre quelques aspects basiques liés au
bien de l’homme, je me référerais tout simplement à la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme qui n’est qu’un transfuge des réflexions humanistes[7]. Le
droit à la vie, le droit à l’éducation, le droit la santé, le droit de bénéficier
des progrès technologiques, le droit à la nourriture et aux les vêtements, le
droit à l’égalité des chances, le droit de librement s’exprimer sont autant de
choses que je qualifierais de basique qui sont utiles pour contribuer à l’épanouissement
de l’Homme.
Humanisme et le bien des hommes
Je jette un
regard sur l’Afrique et je me rends compte que les courants ou mouvements
humanistes foisonnent sur le continent sous diverses formes. Ils enfilent la
tunique des gouvernements, de la société civile, d’ONGs, des mouvements religieux,
des cercles de réflexions, des sociétés secrètes, des associations, des organisations
caritatives, des fondations, etc….Tous ces groupes essaient tant bien que mal, du
moins dans les propos officiels, à` placer l’Homme au centre de leurs actions.
Est-ce vraiment la réalité ?
En regardant par
exemple de près, la majorité des dirigeants ou hommes de pouvoir africains
appartient à ces mouvements humanistes de toute nature. Cependant, lorsque l’on
regarde avec minutie leurs politiques et son impact sur le bien de leurs
populations censées être au cœur de leurs préoccupations, nous sommes en droit
de nous demander quel genre d’humanisme pratiquent-ils. Par ailleurs, même s’ils
peuvent être contestés comme les preuves tangibles prouvant l’amélioration des
conditions de vie d’une population, les indicateurs des objectifs du millénaire
pour le développent (OMD)[8] et ceux
de l’indice du développement humain (IDH) semblent loin d’être reluisants pour
nombre de pays d’Afrique noire sub-saharienne. On me qualifiera peut-être de naïf
ou de partial parce que je n’ai pas analysé le contexte dans lequel ces
derniers évoluent. Mais mon but ici et juste de constater que bon nombre d’humanistes
qui nous dirigent ont des attitudes aux antipodes des convictions humanistes qu’ils
sont censés incarnés. Je reste toujours à me demander s’il reste des humanistes
de façade ou des humanistes pour la forme. Chaque jour qui passe avec son
corollaire de déboires pour ces hommes et femmes travailleurs en quête de
mieux-être me laissent perplexe devant le type d’humanisme pratiqué par nos
dirigeants.
Il est peut-être
temps de chercher à comprendre quelle est la cause de cette négation de la
vision humaniste qui est un modèle mettant le bien-être des individus sous leur
direction au centre de leur politique. Cette négation est retranscrite à
travers les actes emprunts de faux qui caractérisent nos dirigeants.
Pour ma part, je
dis juste qu’il faut faire attention et être plus regardant dans le choix de
son appartenance à un courant humaniste. Peut-être que d’autres mouvements
poursuivent des buts souterrains et inavoués dont l’ultime but est de maintenir
l’homme dans l’asservissement pour le dépouiller de toute possibilité de
transcendance matérielle, physique et surtout spirituelle.
Alors, à bon
entendeur salut
Judicael ELIDJE
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